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L'HONNEUR ?

Temps de lecture 4 minutes

Mis à jour - février 9, 2025

Le mot révérence comporte deux aspects : l'honneur et la crainte. Quel est le lien entre ces deux aspects ?

Le dictionnaire définit la révérence comme un "respect profondément ressenti, lié à la timidité ou à la vénération".
La philosophie explique la révérence comme un mélange d'admiration, d'humilité et d'étonnement.
D'un point de vue religieux, la révérence est définie comme l'attitude appropriée de l'homme envers le sacré, en particulier envers Dieu.

La révérence a plusieurs dimensions qui la distinguent du simple respect :

  1. L'humilité : On se rend compte que l'on est petit par rapport à l'autre.
  2. l'admiration : On y voit une grandeur ou une majesté qui dépasse le quotidien.
  3. La peur et l'émerveillement : Un mélange de peur et de révérence qui montre que l'autre est puissant ou sacré.
  4. Respect et révérence : On se sent obligé de traiter l'objet du respect comme il se doit.

La Bible dit dans Proverbes 9,10 "La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse, et la connaissance des choses saintes est l'intelligence". La crainte de Dieu ne signifie pas la peur au sens de l'effroi, mais un profond respect pour la sainteté, la justice et la puissance de Dieu.

Hébreux 12,28-29 fait appel "Soyons donc reconnaissants, en rendant à Dieu un culte agréable, avec respect et crainte, car notre Dieu est un feu dévorant."
L'épître aux Hébreux s'adresse aux chrétiens juifs qui étaient sous pression et risquaient de retomber dans leur ancienne foi juive. Elle montre que Jésus-Christ est plus grand que la loi mosaïque et que les croyants vivent dans un nouveau royaume de Dieu inébranlable.

Il souligne la sainteté de Dieu et la responsabilité des croyants et rappelle la révélation de Dieu au mont Sinaï, lors de laquelle le peuple d'Israël était rempli de crainte (Hébreux 12,18-21).
En revanche, les chrétiens ont accès à la Jérusalem céleste. Cet accès requiert toutefois une attitude appropriée, à savoir Gratitude, Révérence et vrai culte.

Les Grecs anciens désignent par Révérence avec εὐλάβεια, "eulabeia", qui signifie considération respectueuse, humilité et adoration. La peur, du grec φόβος, "phobos" peut signifier aussi bien la peur que le profond respect et doit donc toujours être défini dans le contexte approprié.

Au sens biblique du terme La peur est donc à comprendre ici dans le sens d'une conscience profonde de la grandeur, de la sainteté et de l'autorité de Dieu.

Le respect implique donc de rendre hommage à Dieu et de reconnaître sa grandeur et sa toute-puissance.

Un "feu dévorant" ne ressemble pas du tout à un Dieu qui aime, qui est bon et qui fait preuve de miséricorde. Il s'agit plutôt d'un Dieu dévorant, semblable à un feu, ce qui n'est pas forcément la variante la plus indolore, du moins selon mon expérience... Que devait donc montrer le verset 29 aux Hébreux ?

Dans la Bible, le feu représente la sainteté de Dieu, le jugement et la force purificatrice. Cette formulation provient de Deutéronome 4,24. On peut y lire "Car l'Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux".

Dans 1 Corinthiens 3.13 dit "ainsi l'œuvre de chacun sera manifestée ; le jour la fera connaître, car elle sera révélée par le feu. Et quelle est la nature de l'œuvre de chacun, le feu l'éprouvera."En d'autres termes, Dieu ne se laisse pas aveugler par notre façade, souvent soigneusement entretenue et constamment maquillée. Son "feu" détruira tout cela en un instant et ce qui apparaîtra alors, notre véritable moi nu, devra pouvoir tenir devant Lui, car Il est un Dieu juste qui purifie ses enfants et juge le mal.

Le "mode d'emploi de la révérence" pourrait donc se présenter comme suit :

  • Nous sommes sauvés, alors nous voulons Lui rendre reconnaissant être.
  • Nous servent Dieu d'un cœur respectueux et sans partage.
  • Nous apportons à Dieu nos Révérence non pas par peur, mais par respect profond pour sa sainteté.

Digression - Révérence

Un architecte à succès dans une grande ville. Il était fier de ses compétences, aimait concevoir des bâtiments et appréciait le respect qu'il avait gagné dans sa profession. Sa vie était bien structurée, il avait confiance en ses connaissances et en ses planifications. Les incertitudes ou les choses qui ne pouvaient pas être expliquées rationnellement n'avaient pas leur place dans sa vie.

Un jour, il conduisait sa voiture dans un paysage montagneux isolé lorsqu'une forte tempête s'est soudainement levée. En quelques minutes, le ciel s'est transformé en une obscurité menaçante, le vent a fouetté la route et une pluie violente a rendu la visibilité presque impossible.
Il a essayé de rester calme, mais lorsqu'un éclair est tombé tout près de lui et que le tonnerre a fait trembler sa voiture, son assurance a disparu. Pour la première fois depuis longtemps, il a ressenti quelque chose qu'il ne connaissait pas : Le respect.

Il s'est garé sur le bord de la route et a regardé à travers le pare-brise la force incommensurable de la nature devant lui. Soudain, il prit conscience de sa petitesse et de sa vulnérabilité. Ici, au milieu de la tempête, son intelligence, ses connaissances ou son argent ne pouvaient pas l'aider. Il était à la merci de tout.

C'est alors qu'il s'est souvenu d'un verset des Psaumes que sa grand-mère lui avait enseigné lorsqu'il était enfant. Psaume 8,45 demande "Quand je contemple ton ciel, l'ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as préparées :Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, et le fils de l'homme, pour que tu prennes soin de lui ?".

Lorsque la tempête s'est lentement calmée et que le ciel s'est à nouveau éclairci, il a ressenti une profonde humilité et de la gratitude. Il réalisa qu'il ne pouvait pas tout contrôler lui-même dans sa vie et qu'il y avait un pouvoir plus grand que tout ce qu'il avait considéré comme déterminant et important jusqu'à présent.

A partir de ce jour, il a commencé peu à peu à voir le monde différemment. Il a pris plus de temps pour contempler la beauté de la nature, a recommencé à prier et à réfléchir à des choses qui dépassaient ses propres connaissances. Il a compris que le respect ne signifie pas se sentir petit ou sans valeur, mais simplement reconnaître qu'il y a quelque chose de plus grand qui soutient et dirige notre vie que ce que nous sommes capables de saisir avec notre esprit.

La rencontre avec le respect l'avait transformé, non pas en l'intimidant, mais en lui offrant une nouvelle perspective sur la vie.

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