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Suis-je assez bon ?

Table des matières

Temps de lecture 6 minutes

Mis à jour - février 9, 2025

La question "Suis-je assez bon..." se pose probablement à chaque personne dans sa vie. C'est sans doute l'une des questions les plus profondes qui nous animent. Elle touche à notre estime de soi, à notre relation avec les autres et à notre relation avec Dieu.

La recherche d'une réponse nous amène à réfléchir sur nos forces et nos faiblesses, nos critères moraux et notre destinée dans la vie. D'un point de vue biblique, cette question offre une invitation à considérer notre humanité en lien avec le regard que Dieu porte sur nous.

Le témoignage

Avant d'aborder le sujet de manière analytique, je voudrais tout d'abord évoquer un épisode de ma vie, car cette question ne m'est pas étrangère :

Ma jeunesse a été marquée par des interdictions certes bien intentionnées et par l'inévitable zèle de ma mère à vouloir que je "devienne quelque chose". Un doctorat en droit serait bienvenu, mais un doctorat en médecine serait aussi tout à fait acceptable. Après que mes notes au lycée humaniste, avec le latin, l'anglais et le français comme langues étrangères, aient laissé à désirer du point de vue de ma mère et n'aient pas du tout satisfait au numerus clausus de l'époque, le rêve d'un doctorat s'est envolé, mais mon intérêt pour la technique offrait tout de même une vague probabilité d'obtenir au moins un diplôme d'ingénieur, cet objectif a été poursuivi avec véhémence. Il fallait s'entraîner, s'entraîner, s'entraîner, même pendant les vacances.

Un été, alors que nous nous apprêtions à partir en vacances pour trois semaines en Autriche, je n'ai pas vu venir une période sans exercices à cause du bulletin scolaire. Je me suis donc procuré deux sacs en plastique dans lesquels j'ai soigneusement placé le bulletin entre deux dos de bloc-notes en carton.
Sur le chemin du retour, il y avait un terrain avec un grand jardin à peine utilisé derrière une haute clôture en fer forgé. Le sol meuble était recouvert de feuilles mortes. Une cachette idéale. Les feuilles et la couche supérieure de terre ont été rapidement écartées, l'objet encombrant a été enterré dans les sacs, les feuilles ont été posées dessus, et voilà.
Auparavant, j'avais bien sûr vacciné ces camarades de classe, au cas où ma mère demanderait si nous n'avions pas reçu les bulletins, qu'ils donneraient des informations identiques.

Arrivée à la maison, la première question fut, comme on pouvait s'y attendre, "Et... ?", suivie de ma réponse "Rien, on ne l'aura qu'après les vacances !". Ma mère, visiblement contrariée et incrédule : "Tu n'y crois pas toi-même !" Ce à quoi j'ai répondu avec le plus grand flegme possible et en évitant de rougir : "Tu peux appeler les autres ...".

Elle n'a pas appelé - les vacances, sans pratique, étaient sauvées ! Mais à quel prix ?

Quelques semaines avant sa mort soudaine et imprévisible, elle m'a dit, lors d'une conversation du soir, qu'elle avait probablement fait beaucoup d'erreurs dans mon éducation. Ma réponse fut la suivante : "Tu n'as rien fait de mal, même si plus tard tu aurais aimé revenir sur certaines décisions, en prendre d'autres. Il est normal que l'on prenne des décisions en fonction de l'état actuel de ses connaissances, mais que l'on arrive à un autre résultat avec le recul, en tenant compte des expériences supplémentaires faites à ce moment-là. Rares sont ceux qui agissent délibérément en dépit du bon sens, et encore moins les parents qui, d'ordinaire, ont à cœur le bien-être de leur enfant.

Avec ce dialogue, elle aurait pu rendre une bonne trentaine d'années de notre vie bien plus agréables et communicatives si elle l'avait laissé se dérouler bien plus tôt. Mais bon, certaines choses prennent du temps, il serait seulement souhaitable d'intégrer cette prise de conscience le plus tôt possible et de ne pas attendre l'Ultimo.

L'échelle

En fait, quel est notre critère qui définit si nous sommes assez bons ou pas ?

le séculier ...

Dans notre société, on mesure souvent "assez bien" à l'aide de critères extérieurs : Succès, beauté, performance, reconnaissance. De nombreuses personnes ont le sentiment de ne pas être à la hauteur de ces attentes. Ceux qui ne sont pas à la hauteur se sentent rapidement inférieurs.

Mais ces critères sont souvent inatteignables et peuvent conduire à une quête sans fin de la perfection. Il en résulte une pression intérieure qui peut empêcher de voir la vraie valeur de l'être humain.

... et le divin

La Bible offre une perspective radicalement différente. Au centre se trouve le message de l'amour inconditionnel de Dieu. Dans Psaume 139,14 (Schlachter), il est dit "Je te remercie parce que je suis fait de manière étonnante et merveilleuse ; tes œuvres sont merveilleuses et mon âme le reconnaît bien !
Ces paroles nous rappellent que notre valeur ne dépend pas de nos performances ou des autres, mais du fait que nous sommes des créatures de Dieu.

Nous retrouvons également ce message dans le Nouveau Testament. Jésus-Christ n'est pas venu pour appeler des parfaits, mais des pécheurs (cf. Luc 5,32 (Schlachter) - "Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs à la repentance".).

Dans la lettre à la Romains (3,23-24 (Schlachter)), Paul résume cette vérité :
"Car tous ont péché et perdu la gloire de Dieu, et ils sont justifiés sans mérite par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ".
Dieu ne nous aime pas à cause de nos actes, mais MALGRE nos imperfections. La croix est le signe que nous sommes acceptés tels que nous sommes !

Champ de tensions - péché et grâce

Un point important dans la Bible est l'aveu que nous, en tant qu'êtres humains, ne sommes pas "assez bons" pour tenir devant Dieu par nos propres forces.

Cette vérité peut sembler accablante au premier abord. Mais elle nous renvoie à la grâce de Dieu. Dans 2 Corinthiens 12,9 (Schlachter), dit Dieu à Paul : "Et il m'a dit : "Que ma grâce te suffise"..“
Cette affirmation renverse les critères humains : C'est précisément dans notre faiblesse, dans nos erreurs et nos imperfections que se manifestent la grandeur et l'amour de Dieu.

Liberté

Lorsque nous nous laissons guider par l'amour de Dieu, notre regard sur nous-mêmes change. Nous pouvons reconnaître qu'il ne s'agit pas de perfection, mais de vivre dans la confiance en Dieu. La Bible nous appelle à chercher notre identité non pas dans des critères mondains, mais en Christ (cf. Galates 2,20 (Boucherie) - "J'ai été crucifié avec Christ ; et maintenant je vis, mais ce n'est plus moi [moi-même], c'est Christ qui vit en moi. Or, ce que je vis maintenant dans la chair, je le vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est livré lui-même pour moi".). Cela conduit à une profonde liberté intérieure.

En même temps, il est clair qu'aux yeux de Dieu, "être assez bon" ne signifie pas être passif. Au contraire, nous sommes invités à développer nos dons et à servir les autres. Dans Michée 6,8 (Schalchter), il est dit
"On te l'a dit,[5] Ô homme, ce qui est bon et ce que le Seigneur exige de toi : Que faire d'autre que de pratiquer la justice, d'exercer l'amour et de marcher humblement avec ton Dieu" ?
Il est clair ici que notre vie a un sens qui va au-delà de la question de savoir si nous "suffisons". Il s'agit de dévouement, d'amour et de communion avec Dieu.

Impulsions

S'entraîner à l'acceptation de soi : Accepte-toi comme un être créé et aimé par Dieu. Apprends à être patient avec tes faiblesses.

Accepter la grâce de Dieu : Prie et remercie Dieu pour son amour, qui est indépendant de tes performances.

Adopter une autre perspective : Demande-toi comment Dieu regarde ta vie au lieu de te laisser définir par des critères extérieurs.

Grandir dans la foi : Cherche des moyens d'approfondir ta relation avec Dieu, par exemple par la lecture de la Bible, la prière ou la communion avec d'autres croyants.

Digression - Le doute de soi

C'était une jeune enseignante qui exerçait son métier avec passion. Elle ne voulait pas seulement transmettre des connaissances à ses élèves, mais aussi leur inculquer des valeurs telles que le respect, l'honnêteté et la confiance en soi. Pourtant, malgré ses efforts, elle avait toujours l'impression de ne pas être à la hauteur.

Chaque jour, elle se posait les mêmes questions : "Est-ce que je fais vraiment bien mon travail ? Est-ce que je mérite ce travail ? Mes élèves ont-ils au moins appris quelque chose de moi ?" Surtout lorsqu'un cours ne se déroulait pas comme prévu ou qu'un collègue la critiquait, elle doutait d'elle-même.

Elle a vu sa collègue qui semblait motiver chaque élève sans effort. Ses cours étaient passionnants, les élèves étaient suspendus à ses lèvres et elle recevait beaucoup d'éloges de la part des parents. Elle se demandait donc : "Pourquoi ne puis-je pas être comme ça ? Pourquoi ne suis-je pas aussi bonne" ?

Elle a également ressenti la pression dans sa vie privée. Dans les médias sociaux, elle voyait des amies qui semblaient tout maîtriser, la carrière parfaite, la relation heureuse, la vie épanouie, les vacances incroyablement belles. Chaque fois qu'elle voyait ces images, une pensée grandissait en elle : "Je ne suis pas assez".

Un jour, après une semaine épuisante, elle s'est assise, épuisée, sur un banc dans la cour de l'école après les cours. Un élève de sa classe s'est approché d'elle et lui a dit timidement : "Je voulais juste vous dire merci. Grâce à vous, je crois à nouveau en moi. Avant, je pensais toujours que j'étais stupide, mais vous m'avez montré que je pouvais y arriver !"

Elle était sans voix. Comment en était-il arrivé là ? Elle était tout juste moyenne ! Mais aux yeux de cet élève, elle avait fait LA différence.

Le soir, en lisant sa Bible, elle est tombée sur Esaïe 43,1Et maintenant, ainsi parle l'Éternel, qui t'a créé, Jacob, et qui t'a formé, Israël : Ne crains rien, car je t'ai racheté ! Je t'ai appelé par ton nom ; tu es à moi.
Et ensuite, comme si elle avait besoin d'une autre affirmation, elle est tombée sur 2 Corinthiens 12,9Et il m'a dit : "Fais-toi plaisir dans ma grâce, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse ! C'est pourquoi je me glorifierai bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ habite en moi.„.

Elle a réalisé qu'elle s'était toujours focalisée sur ses propres faiblesses au lieu de voir ce qu'elle était déjà capable d'accomplir. Elle comprit alors qu'il ne s'agissait pas d'être parfait, mais de donner le meilleur de soi-même et de faire confiance à Dieu pour bénir ce qui était - soi-disant - peu.

Depuis ce jour, elle a commencé à prendre conscience que les objectifs à atteindre n'étaient pas la perfection qu'elle s'imposait, le respect strict du programme scolaire jusqu'au bout, mais le bon plaisir de Dieu et ses voies. Elle s'est concentrée sur le fait de faire ce qu'elle pouvait et de laisser Dieu faire le reste.

Conclusion

La question "Suis-je assez bon ?" est en fin de compte une invitation à voir sa propre identité à la lumière de l'amour de Dieu. La Bible nous montre que notre valeur ne se mesure pas à la réussite extérieure ou à la perfection, mais à la grâce et à l'amour de Dieu.

Dans cette vérité, nous ne trouvons pas seulement du réconfort, mais aussi la liberté et l'encouragement à mener notre vie avec confiance. Dieu dit à chacun de nous "Tu es suffisant parce que je t'aime".

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